A la source de l’inspiration
Si Christian Dior n’est pas né au sein de la villa Les Rhumbs, c’est ici qu’il fit ses premiers pas : « La maison d’enfance était crépie d’un rose très doux, mélangé avec du gravier gris, et ces deux couleurs sont demeurées en couture mes teintes de prédilection ».
Avant les Dior
C’est à l’armateur Georges Beust que les Dior achètent la « villa des Falaises » en 1906, choisissant de la rebaptiser « Les Rhumbs », en référence au motif décoratif de rose des vents qui orne le carrelage du bow window. Un rhumb désigne un quart de vent en navigation maritime.
La principale modification de son aspect extérieur consistera en l’ajout du jardin d’hiver comme le relate Christian Dior dans ses mémoires : « Comme ma mère adorait les plantes vertes, on avait, sans le moindre souci d’harmonie, bosselé la façade d’une protubérance : le jardin d’hiver aux ferrures 1900 ».
Pour en savoir plus sur l’histoire de la villa Les Rhumbs, consultez l’ouvrage Les Dior et Granville, de Françoise Mouchel et Patrick Courault.

Au temps des Dior
« Comme toutes les bâtisses anglo-normandes de la fin du siècle dernier, la maison de mon enfance […], j’en garde cependant le souvenir le plus tendre et le plus émerveillé. Que dis-je ? Ma vie, mon style, doivent presque tout à sa situation et à son architecture ». Par ces quelques mots, Christian Dior exprime son attachement viscéral à sa maison d’enfance, celle où il fit ses premiers pas.
Ilot de verdure dans un quartier alors quasiment désert, le jardin est aménagé par Madeleine Dior, secondée par son fils Christian. Cette maison bourgeoise présente une décoration foisonnante faite d’objets de toutes natures, de bibelots et de plantes où le japonisme, toujours en vogue, fait son entrée : « De grands panneaux peints d’après des estampes japonaises décoraient l’escalier jusqu’à son plafond. Ces Outamaro et Hokusai interprétés composaient ma chapelle Sixtine ». Toits de pagodes et cadres en bambou complètent cet exotisme propice à la rêverie pour le futur couturier qui s’en souviendra dans ses collections à partir de 1947.
Pour en savoir davantage sur l’aventure industrielle des Dior, assistez à la visite commentée « Les Dior à Granville, une famille entreprenante » :
La programmation culturelleAprès les Dior
La crise de 1929 a raison de la fortune des Dior, contraints de se dessaisir de leur propriété. Celle-ci est rachetée en 1938 par la Ville de Granville qui souhaite faire du jardin familial le jardin public « qui manque à Granville ». Certains membres du conseil municipal souhaitent détruire la villa pour la remplacer par une terrasse. L’irruption de la Seconde Guerre mondiale met un terme à ce projet, mais le jardin deviendra bien un jardin public. La maison sera occupée par différents locataires de la Ville de Granville avant qu’émerge le projet de Musée Christian Dior dans les années 80.
Depuis 1997
Dix ans auront été nécessaires pour ouvrir au public le Musée Christian Dior à partir de l’exposition Christian Dior, l’autre lui-même, présentée au Musée d’art moderne Richard Anacréon en 1987 dont le succès permit de convaincre les différents partenaires de l’intérêt d’un musée dédié à l’illustre Granvillais.
Les Dior vendent l’ensemble du mobilier en 1936 puis la maison en 1938. Plutôt que de tenter de reconstituer un intérieur tel que le décrit succinctement Christian Dior dans ses mémoires, qu’aucune photographie ne vient illustrer, il fut décidé de consacrer la villa Les Rhumbs à des expositions de mode thématiques renouvelées chaque année.
Des salles-vitrines furent créées pour la présentation de collections fragiles, sensibles à la lumière et appelant des conditions climatiques particulières. Depuis 1997, plusieurs dizaines d’expositions ont vu le jour, explorant différentes facettes des créations de l’époque de Christian Dior à aujourd’hui. Au total, plus d’un million de visiteurs a découvert la villa d’enfance du couturier depuis son ouverture.
Découvrir l’histoire du musée depuis son ouverture au publicDécouvrir le Musée Christian Dior
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